mardi 26 janvier 2016

À l'essai : un shampoing en barre - recette de Liz Ardlady

Le savon en méthode à chaud, vous connaissez?

J'ai décidé de me lancer, avec comme prétexte l'essai d'un shampoing en barre. Depuis que je n'utilise plus ceux du marché, je me suis résignée, simplement, à les garder attachés quasi en permanence. Mes cheveux sont fins, longs, un peu bouclés et il y en a beaucoup! Chignon et 2 lavages par semaine, avec des produits naturels qui lavent, mais pff terne si terne le cheveu. Puis bof, mes cheveux et moi, c'est pas la joie.

J'ai vu passer de nombreux commentaires très positifs au sujet d'une recette sur le blog de Liz Ardlady. Il y en a 2 dans son article, j'ai suivi la première. Avec beaucoup d'anxiété, disons-le. Je n'aime pas suivre une recette qui donne toutes les quantités pour les savons, sans qu'on ait à la vérifier...

Alors j'ai pris la liberté de passer la recette dans Soap Calc, même si la dame Liz, c'est du sérieux son affaire :


Huile de canola : 50%
Huile de noix de coco : 33%
Huile de ricin : 7%
Beurre de mangue : 5%
Huile de tournesol : 5%

Suivant les recommandations de l'auteure, la soude est diluée dans 115,6g de vinaigre de cidre.
On met de côté 56,7g de vinaigre de cidre à ajouter après la cuisson.
Aussi, on réserve 5% (22,6g) de lactate de sodium à ajouter à la dilution de soude lorsqu'elle a tiédi.
Le SURGRAS (3% du poids des gras) est ajouté APRÈS la cuisson du savon. C'est *IMPORTANT* de ne pas oublier, sinon ça risque de décaper le cuir chevelu!

Bon alors vous allez me pardonner, mais je ne suis pas traductrice et c'était mon premier "hot process", je vais donc mettre ici une vidéo explicative de la méthode à chaud qui explique très bien comment le faire à la mijoteuse (crock pot).

J'ai donc commencé comme pour la saponification à froid (pesée, dilution de la soude, fonte des gras durs).

J'ai choisi d'utiliser une mijoteuse littéralement tombée du ciel, ou plutôt de chez mon amie C... qui n'en voulait pas.

J'ai fait fondre mes beurres et huiles à LOW dans la mijoteuse, puis mixé la dilution de soude et les gras directement dans la mijoteuse.

Ensuite, trace épaisse, surveiller le savon, brasser à quelques reprises. Après environ 50 minutes, le savon était prêt, pH à 8, testé de cette façon : j'ai mis un peu de pâte dans un fond d'eau déminéralisée et j'ai laissé fondre le plus possible. J'ai plongé la languette test de pH dans l'eau. Il était prêt pour l'ajout de vinaigre de cidre et le surgraissage. Après l'ajout de vinaigre dans la pâte, le pH est tombé entre 7 et 8.

Conseillée par Liz Ardlady elle-même (la chance!), j'ai surgraissé avec une macération huileuse de romarin sur olive. J'ai aussi ajouté 15g d'huiles essentielles : 10g lavande vraie et 5g romarin.

Re-brasse.

Moule.

Là, quand on a l'habitude du SAF et qu'on est perfectionniste, c'est pas beau. Ça tombe en gros morceaux de purée grossière. La pâte avait un peu refroidi parce que j'avais attendu que la température descende un peu pour ajouter les HE, donc un savon inégal que j'ai écrasé dans le moule pour qu'il se soumette. J'ai perdu cette bataille, mais il sent bon.


À la coupe quelques heures plus tard, encore rebelle le savon. Il s'effritait un peu. Par contre, j'ai apprécié la dureté apportée par le lactate de sodium. Je n'avais encore jamais réussi à produire un savon aussi dur.


Il est pas beau ... MAIS ... Je n'ai pas pu attendre, je me suis lavé les cheveux avec 2 jours plus tard. Je suis émerveillée et très surprise. Pas de lourdeur, du volume et du brillant. Enfin, dans la mesure du possible. Il faudra voir à plus long terme, mais WOW. Même pas eu besoin de rinçage à l'eau vinaigrée.


Petit update 26 février 2016 : si c'était à refaire, je ne mettrais pas le surgras à l'huile d'olive, mais peut-être plutôt avec du jojoba. Ou pas du tout de surgras. À force de l'utiliser, je me suis rendu compte que mon cuir chevelu devenait gras plus vite alors lavages plus fréquents -> chose que je tente d'éviter.

**Update 3 mai 2016** Finalement, ce savon-shampoing n'est pas pour moi, plus je l'utilisais et plus les cheveux étaient lourds et poisseux. Je suis retournée aux mélanges de tensioactifs, interprétation libre sur ce thème magnifique!

vendredi 22 janvier 2016

Peau de bébé!

Aujourd'hui, je vous propose un petit photo-reportage sous le thème très visité et toujours renouvelé...

Du...

Karité fouetté!

Comme je l'aime, celui-là, quand nos hivers se déchaînent!




Quand les pieds craquellent.

Quand les mains souffrent.

Quand les joues des enfants passent du rouge au violacé, tellement qu'on doit leur concocter rapidement un baume en bâton à mettre sur le visage avant de sortir...


Quand la peau dit "J'EN VEUX" et qu'on l'entend presque dire merci...

Alors voici venu le temps de sortir mes macérations d'été : calendula, camomille (avec une pincée de lavande) et plantain.


Sortons le karité aussi! Dans ce cas-ci, les karités. Un tout brut, charmant et odorant de la Côte d'Ivoire. Puis un raffiné et désodorisé. J'ai choisi de les mélanger pour les gens qui pourraient être incommodés par l'odeur de noix du karité brut.


Beurres de karité 66,67%
Macérat calendula sur coco fractionnée : 6,67%
Macération camomille allemande sur coco fractionnée : 6,67%
Macérat plantain sur coco fractionnée : 3,32%
Fécule de tapioca : 6,67%
**Avoine colloïdale : 10%
HE lavandula angustifolia 0,5% à 2,5% au choix
HE camomille noble (diluée 10%) : 0,5% à 2,5% au choix
Vitamine E : 0,1%

Ça fait plus de 100%, car je calcule le pourcentage de mes HE et de la vitamine E à partir du total du poids des gras.

**Update octobre 2016 : je ne mets plus d'avoine colloïdale désormais, j'augmente le % de la fécule à 10%, tout simplement.

D'abord, le karité, à froid, dans le batteur sur socle. Ce batteur a tout changé pour moi! Il fait le travail alors que moi je n'ai qu'à l'arrêter de temps en temps pour sarcler les bords et le redémarrer ensuite. Une merveille!




Ensuite, je pèse mes huiles dans lesquelles j'ajoute la vitamine E et les huiles essentielles...



On mélange tout ensemble avant d'ajouter les poudres...


Hmmmm.


J'ajoute l'avoine et la fécule de tapioca par petites quantités, en battant entre chaque ajout. Si on n'a pas de couvercle protecteur, il vaut mieux le travailler un peu à la spatule avant de partir le batteur, si on ne veut pas tout se prendre en pleine figure...

Ça donne cela :



J'en ai fait beaucoup. C'est l'hiver!
Dès que je les montre, tout le monde en veut. Un beau problème! Cette fois, j'ai pris de l'avance... ^_^


Et vous, que faites-vous quand le froid frappe pour protéger vos belles peaux?

samedi 9 janvier 2016

Du bois ... pétrifié? Éloge à l'acharnement.

Je vais y arriver, je vous le jure.

Pendant ce temps-là, j'explore et j'apprends. Texture. Formule. Trace. Coloris au naturel. Art de sculpter le savon. Synergie des huiles essentielles.

Rien à perdre, hein?

Ben oui, un peu quand même : ça coûte cher, les huiles essentielles!

Alors voici la formule, assez semblable à celle du savon marbre :

(pour 840 grammes de gras)

Huile de noix de coco 24,8%
Huile de palme 25,7%
Beurre de mangue 9,5%
Huile d'arachide 38%
Huile de ricin 2%

Soude concentrée à 30% + eau déminéralisée, mélange à calculer pour un surgras de 8%

HE eucalyptus radiata de New Direction Aromatics (NDA) 10g
HE cèdre de l'atlas Divine Essence 5g
HE lavandin NDA 2,5g
HE menthe poivrée NDA 5g
HE encens oliban NDA 2,5g
HE benjoin NDA 1g

Pour les couleurs, j'ai improvisé sous le thème du cacao, en nuançant les couleurs par l'ajout d'argiles blanche, verte et rose. J'ai été surprise de constater que ça donnait des bruns riches et intéressants.


À gauche, une cuillère à thé de cacao en poudre avec une pincée de poudre de charbon.
Au centre, une cuillère à thé de cacao avec 3/4 de c.à.t. d'argile rose.
À droite, une cuillère à thé de cacao avec 3/4 de c.à.t. d'argile verte.
Le tout, dilué dans l'huile prélevée du mélange de gras avant ajout de soude.

Dans ce qui restait de pâte, j'ai jeté une pincée d'argile blanche et 1/4 de c.à.t. de poudre de cacao, pour un très léger coloris.

Ah oui, j'ai aussi mélangé cacao et charbon dans mon "saupoudreur" improvisé, avec l'intention de l'utiliser à quelques reprises dans mon marbrage.


Comment j'ai fait?

J'ai utilisé mon moule carré en silicone. J'ai versé au centre et sur trois côtés, de façon un peu asymétrique : en alternant du plus foncé plus pâle. De manière volontairement aléatoire, j'ajoutais une légère couche de charbon-cacao de temps à autre. Voyant que ça se ramassait en lignes vers le centre vers la fin du marbrage, j'ai fait des ronds étagés aussi là où ça s'agglutinait.

Une fois toute la pâte versée, j'ai fait tourner mon moule sur lui-même, très doucement, mais souvent. Cette fois, la trace était idéale, la pâte bougeait bien. Puis j'ai pas pu résister à la tentation de jouer de la baguette de bois sur la surface du savon, risquant ainsi de compromettre un peu la texture de bois recherchée...


Voilà! Au four pendant une heure! Je cherchais à éviter qu'il cuise trop comme le précédent, mais je voulais le châtoyant des couleurs et l'intensité de l'odeur des SAFour. Malheureusement, il a fait des bulles. Pas beaucoup, mais assez pour avoir besoin d'une chirurgie. La phase de gel complète a fonci toutes les couleurs. J'ai eu une petite suée au démoulage, car le dessous était d'une couleur chocolat très (trop) uniforme...

Puis, en enlevant un morceau sur le côté, j'ai vu ceci :


Fiou!

En enlevant les bulles sur le dessus, est apparu cela :


Espoir, espoir. À en oublier de prendre son café, on s'agite et on découpe, nettoie, lisse... On extirpe du grand bloc chocolat des morceaux de bois ... PÉTRIFIÉ! Le gros luxe, finalement!





Je vais y arriver. Je vous le jure.

Ah oui, au cas où vous vous posiez la question, du bois pétrifié, c'est ça : (image prise sur Google)


Il s'agit d'un bois immensément vieux, si vieux qu'il est passé de végétal à minéral.

Je m'acharne encore un peu?
J'ai la tête dure, si vous saviez...